Découvrez l’interview exclusive de Romain Petitjean sur l’exposition de l’Institut Iliade

J’ai rencontré Romain Petitjean dans les locaux discrets de l’Institut Iliade, à quelques encablures du Quartier Latin. L’homme qui m’accueille avec courtoisie est le commissaire de la nouvelle exposition que propose l’Institut, un événement qui s’inscrit dans une démarche de réappropriation culturelle dont les contours méritent d’être visités avec minutie. Au-delà des présentations sommaires qu’on peut lire ici ou là, j’ai souhaité comprendre les motivations profondes et la vision qui sous-tendent cette initiative culturelle qui fait déjà parler.

L’institut Iliade et son rôle dans le paysage culturel français

Pour comprendre pleinement la portée de cette exposition, il me fallait d’abord saisir l’essence même de l’Institut Iliade. « Notre vocation est de réhabiliter et de transmettre notre héritage civilisationnel« , m’explique Romain Petitjean, tout en me guidant à travers les premières salles. Fondé en 2014, cet institut tire son nom de l’œuvre d’Homère et se présente comme un laboratoire d’idées dédié à la défense de l’identité européenne.

Les locaux, sobres mais élégants, abritent une bibliothèque fournie et des espaces de conférence. J’observe que l’Institut a progressivement construit sa légitimité dans certains cercles intellectuels en organisant colloques et formations. « Nous sommes dans une démarche de métapolitique« , précise mon interlocuteur, utilisant ce terme cher à la Nouvelle Droite pour définir un combat qui se joue d’abord sur le terrain des idées et des représentations.

L’organisation s’est imposée comme une structure de réflexion qui revendique une approche non-conformiste des questions d’identité, d’immigration et d’avenir de la civilisation européenne. En examinant les publications qu’ils me présentent, je constate que leurs analyses s’inscrivent dans une critique frontale du multiculturalisme et du « grand remplacement », notions qu’ils considèrent comme des menaces existentielles pour l’Europe.

Au fil de notre conversation, je perçois que l’Institut Iliade cherche à se positionner comme une alternative intellectuelle aux institutions culturelles traditionnelles. « Nous offrons un espace de réflexion pour des thématiques souvent écartées du débat public mainstream« , affirme Petitjean avec conviction. Cette posture d’opposition aux discours dominants constitue manifestement un élément central de leur identité.

Exposition et mémoire: une relecture de l’héritage européen

L’exposition que me présente Romain Petitjean s’articule autour d’une thématique ambitieuse: « Racines et transmission: les fondements oubliés de notre civilisation« . Dès l’entrée, le visiteur est immergé dans une scénographie soignée qui met en valeur des artefacts, reproductions et documents iconographiques retraçant ce que l’Institut considère comme les piliers fondateurs de l’identité européenne.

« Nous avons voulu montrer la continuité de notre héritage gréco-romain jusqu’à nos jours« , m’explique le commissaire en s’arrêtant devant une série de panneaux consacrés aux mythologies fondatrices. Je note que l’exposition accorde une place prépondérante aux symboles, aux rites et aux traditions qui ont façonné les sociétés européennes avant l’ère moderne. Des pièces archéologiques prêtées par des collectionneurs privés côtoient des représentations artistiques contemporaines qui réinterprètent ces motifs ancestraux.

Une section entière est dédiée à ce que Petitjean nomme « la permanence de l’homme européen » à travers les âges. Les explications qui accompagnent les œuvres insistent sur une supposée continuité biologique et culturelle. En journaliste rigoureux, je relève que cette approche essentialiste de l’identité fait l’objet de vifs débats dans la communauté scientifique actuelle, où les notions de métissage et d’influences croisées sont généralement plus valorisées.

Lors de notre parcours, Romain Petitjean s’attarde particulièrement sur une reconstitution d’un foyer traditionnel européen du XIXe siècle. « Voyez comment les valeurs familiales structuraient la société et permettaient la transmission entre générations« , souligne-t-il avec une certaine nostalgie. L’exposition met effectivement en lumière une vision de la famille comme cellule primordiale de préservation identitaire, présentée comme menacée par l’individualisme contemporain.

Enjeux idéologiques et réception critique

Au terme de notre visite, j’invite Romain Petitjean à aborder la question de la réception de l’exposition. « Nous ne cherchons pas le consensus facile mais une réflexion profonde sur notre devenir collectif« , affirme-t-il, tout en reconnaissant que leur démarche suscite des réactions contrastées. Si certains visiteurs saluent une initiative qui valorise un patrimoine qu’ils estiment négligé, d’autres y voient une instrumentalisation idéologique de l’histoire.

Je m’enquiers des critiques formulées à l’encontre de l’Institut, parfois accusé de promouvoir une vision trop restrictive de l’identité européenne. Mon interlocuteur réfute ces allégations avec vigueur. « Nous ne rejetons pas l’autre, nous affirmons simplement le droit à notre propre continuité historique et culturelle« , argumente-t-il, tout en déplorant ce qu’il considère comme un procès d’intention.

En analysant le livre d’or de l’exposition, je constate que les commentaires reflètent cette polarisation. Certains visiteurs expriment leur gratitude pour cette « redécouverte de racines oubliées », quand d’autres questionnent la sélectivité de la narration historique proposée. Ce clivage illustre les tensions qui traversent actuellement notre société sur les questions identitaires et mémorielles.

En quittant les lieux, je mesure combien cette exposition cristallise des interrogations fondamentales sur notre rapport au passé et à l’avenir. Au-delà des controverses, elle révèle les fractures profondes dans la façon dont nous concevons l’identité collective à l’heure de la mondialisation. L’Institut Iliade, par sa démarche assumée, s’impose comme un acteur incontournable dans ce débat culturel et politique qui engage notre futur commun.

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